Radar & Co

Radar de tronçon

La vitesse moyenne de circulation sur routes ou sur autoroutes sera bientôt contrôlée par des radars d'un nouveau genre, les radars tronçons. Il s'agit de radars automatiques qui contrôlent la vitesse moyenne de circulation des véhicules sur une distance plus ou moins longue. Le fonctionnement du radar tronçon est très simple. 

Tout d'abord, une première caméra enregistre le passage de toutes les voitures à l'entrée du tronçon controlé. Un ordinateur reconnait automatiquement la plaque d'immatriculation et enregistre l'heure exacte de passage au dixième de seconde près. Il en est de même à la sortie du tronçon, une autre caméra enregistre le passage des véhicules et l'ordinateur enregistre la plaque et l'heure. 
Enfin, comme la distance entre les deux caméras est connue, l'ordinateur calcul la vitesse moyenne de circulation sur le tronçon. Par exemple, si la voiture a mis 5 minutes et 45 secondes pour parcourir 12.8 km sur une autoroute, sa vitesse moyenne est de 133.6 km/h au lieu de 130 km/h réglementaire. Les deux premiers radars tronçons seront opérationnels dès le mois de septembre 2010 sur l'autoroute A2 sous le tunnel d'Arisdorf entre Bâle et Berne sur un tronçon de 1.8 kilomètre (vitesse limitée à 100 km/h) et sur l'autoroute A9 entre Aigle et Bex sur un tronçon de 8 kilomètres (vitesse limitée à 120 km/h). 

L'Office fédéral des routes (OFROU) mettra également en service un radar tronçon mobile qui pourra être utilisé n'importe où en Suisse. Pour le moment, il est prévu de l'utiliser uniquement sur des tronçons d'autoroute en chantier mais le système pourrait toutefois être mis en oeuvre ailleurs sur d'autres routes nationales. 

Même si les radars tronçons expédieront bien leurs contraventions dès le mois de septembre, les deux tronçons test d'Aigle et d'Arisdorf seront truffés chacun d'une dizaine de capteurs dans le sol, ce qui permettra d'analyser si ces appareils sont adaptés à la Suisse. Et de vérifier scientifiquement s'ils permettent d'éviter les phénomènes de trafic en accordéon, engendrés par les freinages intempestifs à l'approche des radars classiques. Fin 2011, début 2012, un rapport final dira si oui ou non la Confédération entend généraliser le système et placer ce type d'installation un peu partout sur le réseau autoroutier suisse. 
Les radars tronçons utilisés en Suisse sont fabriqués par le fabriquant suisse de radars Multanova, il s'agit du modèle TraffiSection. Pour les trois premiers radars tronçons, le coût est de 1.6 millions de francs suisse.

 

Super radar

Un vrai cauchemar pour les chauffards. Les radars actuels peuvent, à tout casser, suivre la trajectoire de deux à trois véhicules sur deux voies. Le Trafistar SR590, testé par la police cantonale de Genève, peut, lui, traquer jusqu'à 22 voitures simultanément sur quatre pistes sur une distance d'un demi-kilomètre et détecter plusieurs infractions. "Ce super-radar ne se contente pas de détecter les excès de vitesse et le non-respect des feux, il pourra également calculer la distance qui sépare deux automobiles, repérer les véhicules roulant sur des voies de bus ou des pistes cyclables, attester du non-respect d'une interdiction de bifurquer ou du franchissement d'une ligne blanche", énumère Jean-Marc Pecorini, chef de la brigade du trafic de la police cantonale de Genève, conquis par cette merveille technologique.

Le Trafistar SR590 a été installé en juillet sur le quai Général-Guisan, à un coup d'accélérateur du pont du Mont-Blanc, le coin le plus embouteillé de la cité de Calvin. La police cantonale s'est déclarée satisfaite des premiers tests. Les Genevois ont la réputation d'appuyer davantage sur le champignon que les autres Helvètes, et de griller parfois les feux rouges. Ce sera difficile, cette fois, d'échapper à la contravention, le super-radar étant couplé, à partir de fin août, à une caméra haute précision qui tire six images par seconde. Ce nouveau monstre profite d'une technologie utilisée par l'armée suisse.

Pas encore de vente en France

Son concepteur, l'entreprise Multanova, installée à Uster, dans le canton de Zurich, fait des misères aux automobilistes imprudents depuis 1952. Certains de ses appareils, comme le Multanova 6F, sont utilisés en France depuis deux décennies. Quant au Trafistar SR590, il faut tout de même débourser 90.000 francs suisses (65.500 euros) par appareil. La police cantonale de Genève dispose d'un budget annuel de 500.000 francs (363.500 euros) pour s'équiper en radars dernier cri et en a déjà commandé deux.

Toutefois, pour rentabiliser le super-radar via une pluie d'amendes, la police cantonale doit encore attendre l'homologation définitive par l'Office fédéral de métrologie, de Berne, qui tombera à la fin du mois d'août. "Le Trafistar va remplacer des appareils également conçus par la société Multanova. Il n'y aura donc pas d'investissements supplémentaires pour modifier les emplacements, car il s'adapte à nos boîtiers conventionnels", souligne Jean-Marc Pecorini.

Normalement, les automobilistes français ne devraient pas être inquiétés avant longtemps. "Ce n'est pas à l'ordre du jour", a affirmé le préfet Jean-Jacques Debacq, responsable du contrôle automatisé, qui a cependant précisé travailler sur d'autres projets. Pour le moment, la société Multanova n'a reçu d'autres commandes que des cantons du Tessin et de Winterthour.

 

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02.11.2013

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